25 février 2006
La peur du plombier polonais plombe-t-elle l'enseignement?
Les chants de victoire de ceux qui, hier encore, vilipendaient la directive Bolkestein, laissent à penser que tout est pour le mieux dans la libre circulation des services. C'est que les opposants à cette directive, les Français surtout, ont mis en avant le "principe du pays d'origine", stigmatisé par le raccourci du "plombier polonais", au lieu de souligner où se trouve le vrai problème de cette directive: l'ouverture à la concurrence des services d'intérêt général. Exit donc le principe du pays d'origine, et sauvegardés les services publics tels que la santé et les transports. Le prix à payer est l'abandon à la libre concurrence et au privé de deux secteurs d'intérêt général fondamentaux: l'eau et l'éducation. En s'appuiant sur les réglementations conjointes (et parfois contradictoires) de l'OMC et de la directive Bolkestein nouvelle mouture, les écoles privées de tous les pays européens vont pouvoir ouvrir des succursales n'importe où dans l'UE et pourquoi pas contester, à terme, le financement par l'Etat des écoles "officielles" en tant que concurrence déloyale au nom des principes de libre-concurrence édictés par l'OMC. Il n'est pas certain que la marchandisation de l'enseignement soit un progrès pour l'humanité, dans la mesure où elle risque de confiner les plus pauvres dans un enseignement officiel exsangue alors que seuls les mieux nantis auront accès à une école disposant des moyens de leurs ambitions. Tant qu'elle sera profitable, bien sûr. Sinon... Sinon quoi au juste?
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