Marine Le Pen chez Arlette Chabot sur France 2: "Arrêtez de dire que nous sommes d'extrême-droite".
Elle a raison: ils sont national-socialistes.
27 avril 2006
Diamond parachute
Pendant que le bon peuple tord sa carte de paiement à la pompe jusqu'au dernier cent pour se rendre à son travail précaire, les firmes pétrolières engrangent des bénéfices records. Même la très capitaliste Amérique s'émeut devant ce qu'elle commence à trouver "indécent". L'ancien patron d'Exxon, celui-là même qui affirmait que "rien ne prouve que l'industrie pétrolière soit pour quelque chose dans l'augmentation de l'effet de serre", a reçu pour cadeau de départ un chèque de... 400 millions de dollars (source: RTL), stock options non compris. Un bel exemple d'une "séparabilité" bien tempérée, qu'apprécieront à sa juste valeur les 2300 ouvriers de Peugeot à Ryton (UK), souvent désignés comme des modèles de flexibilité et priés aujourd'hui de prendre leurs cliques et leurs claques et d'aller flexibiliser ailleurs. Commentaire de ce farceur de Tony Blair (Le Canard, 26/4) : "Il est inévitable que de temps en temps, il y ait des pertes...". Comme chez Exxon?
Croissance = emploi (2) ?
Comme par un fait exprès (voir ci-dessous), Le Soir publie le 25/4, sous le titre bigrement bucolique "Le ciel économique est bleu", le constat de la Banque nationale selon lequel le "moral des entrepreneurs" est au beau fixe. L'expert Vincent Bodart, de l'Institut de Conjoncture de LLN (IRES), n'hésite pas à se jeter à l'eau; tablant sur une croissance économique de 2,8% pour les prochains mois, il affirme que "ce dynamisme devrait se traduire sur le marché de l'emploi". On va enfin pouvoir vérifier la logique de notre économie de croissance. L'IRES prévoit en effet la création de 43.000 emplois avant la fin de l'année, ce qui, au travers d'un savant calcul, donne 11.000 chômeurs de moins fin décembre (je suppose qu'il faut pondérer avec les départs en retraite naturels liés au vieillissement de la population). Mieux: l'Allemagne surferait également sur cette vague prometteuse, ce qui permettra, l'échéance venue, d'élargir l'univers de référence de cette intéressante analyse. Enfin, du concret! Rendez-vous en décembre pour le dénombrement.
23 avril 2006
Croissance = emploi ?
Quand j’entends dire que pour stimuler l’emploi, il faut relancer la croissance, je suis toujours un peu perplexe. Relancer la croissance est une chose ; on ne doute pas que cela puisse avoir une incidence positive sur les bénéfices des entreprises, les dividendes des actionnaires, voire sur la balance commerciale du pays. Mais sur l’emploi, cela reste à démontrer. Qu’on ne vienne pas me dire qu’il suffise que la croissance économique reparte à la hausse pour que soudain, les entreprises engagent à tour de bras. De nombreux exemples montrent que c’est loin d’être automatique. Alors, qui peut me faire une démonstration scientifiquement prouvée que l’emploi est automatiquement relancé par une augmentation de la croissance ? J’attends. Faute d’un résultat probant, il faudra bien se poser quelques questions sur la façon dont nous gérons notre société.
19 avril 2006
Médicaments génériques : l’Inde à l’attaque
Il n’y a pas que l'acier : les laboratoires indiens spécialisés en génériques font main basse sur les labos européens. C’est ainsi que Dr. Reddy’s a raflé la mise en s’offrant l’Allemand Betapharm (4e génériqueur mondial) pour 480 millions de dollars cash, au nez et à la barbe du leader mondial Teva (Israël) et du N°1 indien Ranbaxy. Un autre génériqueur indien, Matrix, avait déjà empoché le pionnier belge Docpharma pour 280 millions de dollars. L’appétit des Indiens semble insatiable, mais attention : Teva, tapi dans l’ombre, n’a pas dit son dernier mot et pourrait bien croquer l’indien Cipla, voire Ranbaxy soi-même. Dans l’arène aux gladiateurs de l’OPA hostile, mieux vaut ne pas avoir le dos tourné : Arcelor, tout à la joie en janvier d’avoir happé le Canadien Dofasco sous le nez de l’Allemand ThyssenKrupp, en sait quelque chose, qui n’a pas vu arriver Mittal. Du coup, ThyssenKrupp, qui a habilement noué un accord avec Mittal, pourrait récupérer Dofasco à vil prix après que Mittal eût avalé Arcelor. Les actionnaires comptent les points et rongent leur frein. Pour le scénario du film, ça s’annonce très serré entre Hollywood, Cinecitta et… Bollywood!
14 avril 2006
Il est venu le temps des PME…
Dans la course actuelle au profit maximum, celui d’actionnaires aux exigences sans commune mesure avec la réalité économique, quelle confiance les entreprises peuvent-elles encore se faire l’une l’autre ?
Je ne veux pas parler des trahisons, des ruptures de contrat unilatérales, de l’espionnage industriel ou des OPA hostiles. Cela fait aujourd’hui partie intégrante du business – c’est moche mais c’est comme ça.
Plus inquiétant est, à mon sens, le fait que la valeur financière l’emporte désormais sur le produit. Autrement dit, le montant des dividendes de l’action compte davantage que la satisfaction du client. Les actionnaires veulent du profit, et vite. Qu’importe si, pour y parvenir, il faut diminuer les coûts de production et, partant, la qualité, le personnel, etc.
Sur base de ce postulat, imaginons que je suis la firme A, qui souhaite acheter des matières premières ou des services chez B. Sachant B astreint à des performances financières très élevées, ai-je encore intérêt à acheter chez B ? Ce que me fournit B ne risque-t-il pas d’affaiblir ma propre offre ? Ne ferais-je pas mieux d’acheter tout cela chez X, Y et Z, qui ne sont pas côtés en Bourse, et dont la direction et les salariés ont comme moteur la qualité du service ou du produit vendu ?
Cette nouvelle donne pourrait donner à réfléchir et, à terme, booster les PME et les microentreprises; elles qui, en général, assurent une production ou un service personnalisé à leurs clients pour un coût nettement inférieur à celui des grosses structures - chez lesquelles le «return on investment» des actionnaires et le «golden parachute» des dirigeants se retrouvent, forcément, sur la facture du client…
Je ne veux pas parler des trahisons, des ruptures de contrat unilatérales, de l’espionnage industriel ou des OPA hostiles. Cela fait aujourd’hui partie intégrante du business – c’est moche mais c’est comme ça.
Plus inquiétant est, à mon sens, le fait que la valeur financière l’emporte désormais sur le produit. Autrement dit, le montant des dividendes de l’action compte davantage que la satisfaction du client. Les actionnaires veulent du profit, et vite. Qu’importe si, pour y parvenir, il faut diminuer les coûts de production et, partant, la qualité, le personnel, etc.
Sur base de ce postulat, imaginons que je suis la firme A, qui souhaite acheter des matières premières ou des services chez B. Sachant B astreint à des performances financières très élevées, ai-je encore intérêt à acheter chez B ? Ce que me fournit B ne risque-t-il pas d’affaiblir ma propre offre ? Ne ferais-je pas mieux d’acheter tout cela chez X, Y et Z, qui ne sont pas côtés en Bourse, et dont la direction et les salariés ont comme moteur la qualité du service ou du produit vendu ?
Cette nouvelle donne pourrait donner à réfléchir et, à terme, booster les PME et les microentreprises; elles qui, en général, assurent une production ou un service personnalisé à leurs clients pour un coût nettement inférieur à celui des grosses structures - chez lesquelles le «return on investment» des actionnaires et le «golden parachute» des dirigeants se retrouvent, forcément, sur la facture du client…
04 avril 2006
Vive la liberté d'informer
Entrefilet dans l'édition du 3 avril de Libé, page 20: "Canal+ suspend ses publicités dans l'Equipe". Pourquoi? Parce que le quotidien sportif a osé publier un reportage sur les turpitudes du PSG, dont C+ est propriétaire et principal sponsor. A part ça, la liberté d'informer est totale dans nos contrées et toute suspicion de tentative d'intimidation de la part du monde économique sur la presse, notamment par le chantage à la publicité, relève du fantasme paranoïaque. Qui en doutait?
01 avril 2006
Bonne nouvelle pour les malades!
En ce week-end de Télévie (en Belgique) et de Sidaction (en France), le scoop mérite d’être ébruité : un grand labo pharmaceutique américano-européen s’apprête à lancer LE vaccin qu’attendent des dizaines de millions de gens. Un exploit scientifique à n’en point douter, lequel pourrait valoir – qui sait ? le Nobel à ses concepteurs. J’entends déjà la multitude des malades se déboucher les oreilles et se pincer pour ne pas rêver. « The big disease with a little name » (dixit Prince) enfin vaincue... Les 30 millions d’Africains promis à une mort inéluctable dans les 10 prochaines années peuvent entrevoir une lueur d’espoir et se dire qu’après avoir servi de cobayes aux apprentis sorciers du médicament, ils vont enfin pouvoir en récolter quelques avantages.
Poisson d’avril !
Le vaccin en question concerne la forme humaine de la grippe aviaire. Une vraie priorité : déjà 100 morts dans le monde en 5 ans. Et des ventes mirobolantes assurées grâce à une formidable campagne de sensibilisation orchestrée par les médias. Autres grands bénéficiaires : les industriels de la volaille (22 poulets au mètre carré) dont le chiffre d’affaires est en chute libre et qui vont pouvoir enfin réassortir les linéaires de leurs zoziaux gavés de farine de poisson et d’antibiotiques (plusieurs dizaines de tonnes par an en France, sur 1300 tonnes annuelles à usage vétérinaire). Cette filière aviaire qui fournit, subséquemment, de gros clients à l’industrie pharmaceutique, mais ceci n’a évidemment rien à voir.
Désolé pour ceux qui ont cru un instant que le grand jour était arrivé. Pour le dindon, le poisson est souvent une mauvaise farce.
Poisson d’avril !
Le vaccin en question concerne la forme humaine de la grippe aviaire. Une vraie priorité : déjà 100 morts dans le monde en 5 ans. Et des ventes mirobolantes assurées grâce à une formidable campagne de sensibilisation orchestrée par les médias. Autres grands bénéficiaires : les industriels de la volaille (22 poulets au mètre carré) dont le chiffre d’affaires est en chute libre et qui vont pouvoir enfin réassortir les linéaires de leurs zoziaux gavés de farine de poisson et d’antibiotiques (plusieurs dizaines de tonnes par an en France, sur 1300 tonnes annuelles à usage vétérinaire). Cette filière aviaire qui fournit, subséquemment, de gros clients à l’industrie pharmaceutique, mais ceci n’a évidemment rien à voir.
Désolé pour ceux qui ont cru un instant que le grand jour était arrivé. Pour le dindon, le poisson est souvent une mauvaise farce.
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