Dans la course actuelle au profit maximum, celui d’actionnaires aux exigences sans commune mesure avec la réalité économique, quelle confiance les entreprises peuvent-elles encore se faire l’une l’autre ?
Je ne veux pas parler des trahisons, des ruptures de contrat unilatérales, de l’espionnage industriel ou des OPA hostiles. Cela fait aujourd’hui partie intégrante du business – c’est moche mais c’est comme ça.
Plus inquiétant est, à mon sens, le fait que la valeur financière l’emporte désormais sur le produit. Autrement dit, le montant des dividendes de l’action compte davantage que la satisfaction du client. Les actionnaires veulent du profit, et vite. Qu’importe si, pour y parvenir, il faut diminuer les coûts de production et, partant, la qualité, le personnel, etc.
Sur base de ce postulat, imaginons que je suis la firme A, qui souhaite acheter des matières premières ou des services chez B. Sachant B astreint à des performances financières très élevées, ai-je encore intérêt à acheter chez B ? Ce que me fournit B ne risque-t-il pas d’affaiblir ma propre offre ? Ne ferais-je pas mieux d’acheter tout cela chez X, Y et Z, qui ne sont pas côtés en Bourse, et dont la direction et les salariés ont comme moteur la qualité du service ou du produit vendu ?
Cette nouvelle donne pourrait donner à réfléchir et, à terme, booster les PME et les microentreprises; elles qui, en général, assurent une production ou un service personnalisé à leurs clients pour un coût nettement inférieur à celui des grosses structures - chez lesquelles le «return on investment» des actionnaires et le «golden parachute» des dirigeants se retrouvent, forcément, sur la facture du client…
14 avril 2006
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