En ce week-end de Télévie (en Belgique) et de Sidaction (en France), le scoop mérite d’être ébruité : un grand labo pharmaceutique américano-européen s’apprête à lancer LE vaccin qu’attendent des dizaines de millions de gens. Un exploit scientifique à n’en point douter, lequel pourrait valoir – qui sait ? le Nobel à ses concepteurs. J’entends déjà la multitude des malades se déboucher les oreilles et se pincer pour ne pas rêver. « The big disease with a little name » (dixit Prince) enfin vaincue... Les 30 millions d’Africains promis à une mort inéluctable dans les 10 prochaines années peuvent entrevoir une lueur d’espoir et se dire qu’après avoir servi de cobayes aux apprentis sorciers du médicament, ils vont enfin pouvoir en récolter quelques avantages.
Poisson d’avril !
Le vaccin en question concerne la forme humaine de la grippe aviaire. Une vraie priorité : déjà 100 morts dans le monde en 5 ans. Et des ventes mirobolantes assurées grâce à une formidable campagne de sensibilisation orchestrée par les médias. Autres grands bénéficiaires : les industriels de la volaille (22 poulets au mètre carré) dont le chiffre d’affaires est en chute libre et qui vont pouvoir enfin réassortir les linéaires de leurs zoziaux gavés de farine de poisson et d’antibiotiques (plusieurs dizaines de tonnes par an en France, sur 1300 tonnes annuelles à usage vétérinaire). Cette filière aviaire qui fournit, subséquemment, de gros clients à l’industrie pharmaceutique, mais ceci n’a évidemment rien à voir.
Désolé pour ceux qui ont cru un instant que le grand jour était arrivé. Pour le dindon, le poisson est souvent une mauvaise farce.
01 avril 2006
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