16 août 2006

Désillusion 1559

On reste perplexe devant la difficulté qu’éprouvent les Etats « de bonne volonté » à trouver les termes d’une résolution mettant fin à la guerre au Liban (cf les « efforts » franco-américains). Certes, avec un diplomate de la trempe de Douste-Blazy, il n’y a pas grand chose à espérer. Mais pourquoi chercher midi à quatorze heures ? Car il suffirait, comme le rappelle fort à propos Philippe Thureau-Dangin, éditorialiste de Courrier International (3/8/06), d’appliquer la résolution 1559 du Conseil de sécurité des Nations unies pour régler définitivement le conflit. Bon, celle-ci date de 2004 et personne ne veut s’en souvenir ; elle stipule cependant clairement que toutes les forces, milices et pouvoirs non démocratiquement élus doivent être désarmés et se retirer du Liban. Peut-on être plus clair ? On rétorquera que c’est bien la preuve que l’ONU n’a aucun pouvoir. Faux : l’ONU dispose de tous les pouvoirs que les Nations veulent bien lui donner – et, notamment, celles à qui la guerre profite. Par exemple : les Etats-Unis (armes), la Russie (armes) et la France (BTP). Après les combats, la reconstruction peut commencer. CQFD.

http://www.ambafrance-lb.org/article.php3?id_article=271

11 août 2006

Textile : les caves se rebiffent

Travailler 12 heures par jour minimum dans des réduits obscurs pour fabriquer des produits H&M, Adidas, Nike, Zara, Walmart, Naf Naf, Pierre Cardin ou Reebok – pour 10 euros par mois (non indexé depuis 12 ans…) : tel est le sort de 2 millions de travailleurs bengladais (entre autres), dans les célèbres « sweatshops » jadis dénoncés par Naomi Klein dans son livre « No Logo ». Pas de lois sociales, pas de syndicat, pas d’heures sup’, et pour beaucoup une cécité précoce qui les éjecte de facto du monde du travail. Mais à l’image du capital est-asiatique conquérant, les « travailleurs de la sueur » se révoltent. Depuis 3 mois, les mutineries se multiplient dans ces ateliers insalubres, alimentées par les menaces de licenciements et de violences à l’égard de ceux qui ont voulu créer des structures syndicales (comme dans l’usine de Panarub, où se fabriquent les chaussures de Zidane et Beckham). Des milliers d’ouvriers à bout de nerfs ont saccagé une usine en mai dernier à Sarvar. En juin, c’est dans la zone franche de Dacca qu’ont éclaté de nouvelles révoltes. Avec à la clé, une répression faisant un mort et des centaines de blessés. A rajouter aux centaines d’ouvriers morts dans les incendies d’usine, faute d’une issue de secours. L’accord intervenu récemment pour faire respecter les réglementations de l’OIT déjà prévues dans la loi bengladaise (mais qui n’avaient jamais été appliquées), est une première conquête. Aujourd’hui, il arrive que les heures supplémentaires soient payées et certaines ouvrières ont même droit à un jour de congé payé.
Des entreprises occidentales, comme Nike, prennent enfin conscience de l’indécence de continuer à exploiter cette main d’œuvre sans défense et tentent d’assouplir la condition des ouvriers ; reste à convaincre les patrons locaux, qui trouvent leur compte dans cette sous-traitance massive à prix (et destins) cassés.

(source des infos: Libé)

Pour en savoir plus: http://www.vetementspropres.be/

02 août 2006

Mesurer l'impact sur l'effet de serre

(source: Radio Canada) Une invention de David Risk, chercheur canadien, permettra de mesurer avec plus de précision les quantités de gaz à effet de serre qui se dégagent du sol des forêts. Il pourra ainsi mieux conseiller les entreprises forestières pour les aider à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Le sol des forêts emmagasine cinq fois plus de gaz carbonique que les arbres, et ce, pendant plus longtemps. David Risk souligne que dans la région, la durée de vie moyenne d'une forêt est de 50 ans. Quant au gaz carbonique présent dans le sol, il peut y demeurer pendant des centaines, voire des milliers d'années.
Vu la grande superficie des forêts en zone Atlantique, il est important, selon M. Risk, de maximiser l'efficacité de ces puits de carbone souterrains.

Grâce à un instrument qu'il a inventé et breveté en partenariat avec l'université, il parvient à calculer avec précision les quantités de gaz à effet de serre rejetées par le sol. Cela lui permet d'évaluer quel type de gestion forestière réduit le plus ces émissions. Il conclut déjà qu'il faut éviter la coupe à blanc.
En été, on peut constater une différence de 10 degrés entre le sol d'une forêt coupée à blanc et celui d'une forêt intacte. Cette chaleur accélère l'action des bactéries qui décomposent les matières organiques en émettant du gaz carbonique.
David Risk a pris des mesures de différentes capacités d'entreposage du sol. Il élabore maintenant un modèle qui lui permettra de transposer ces calculs à l'ensemble de la région atlantique.