11 août 2006

Textile : les caves se rebiffent

Travailler 12 heures par jour minimum dans des réduits obscurs pour fabriquer des produits H&M, Adidas, Nike, Zara, Walmart, Naf Naf, Pierre Cardin ou Reebok – pour 10 euros par mois (non indexé depuis 12 ans…) : tel est le sort de 2 millions de travailleurs bengladais (entre autres), dans les célèbres « sweatshops » jadis dénoncés par Naomi Klein dans son livre « No Logo ». Pas de lois sociales, pas de syndicat, pas d’heures sup’, et pour beaucoup une cécité précoce qui les éjecte de facto du monde du travail. Mais à l’image du capital est-asiatique conquérant, les « travailleurs de la sueur » se révoltent. Depuis 3 mois, les mutineries se multiplient dans ces ateliers insalubres, alimentées par les menaces de licenciements et de violences à l’égard de ceux qui ont voulu créer des structures syndicales (comme dans l’usine de Panarub, où se fabriquent les chaussures de Zidane et Beckham). Des milliers d’ouvriers à bout de nerfs ont saccagé une usine en mai dernier à Sarvar. En juin, c’est dans la zone franche de Dacca qu’ont éclaté de nouvelles révoltes. Avec à la clé, une répression faisant un mort et des centaines de blessés. A rajouter aux centaines d’ouvriers morts dans les incendies d’usine, faute d’une issue de secours. L’accord intervenu récemment pour faire respecter les réglementations de l’OIT déjà prévues dans la loi bengladaise (mais qui n’avaient jamais été appliquées), est une première conquête. Aujourd’hui, il arrive que les heures supplémentaires soient payées et certaines ouvrières ont même droit à un jour de congé payé.
Des entreprises occidentales, comme Nike, prennent enfin conscience de l’indécence de continuer à exploiter cette main d’œuvre sans défense et tentent d’assouplir la condition des ouvriers ; reste à convaincre les patrons locaux, qui trouvent leur compte dans cette sous-traitance massive à prix (et destins) cassés.

(source des infos: Libé)

Pour en savoir plus: http://www.vetementspropres.be/

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