28 juillet 2007

La politique, un jeu d'enfant?

Le cas de Villepin « mis en examen » (osons le mot usuel en Belgique mais désormais tabou en France, nouvelle gouvernance oblige : inculpé) dans ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire Clearstream", me suggère une triple réflexion.

1. D’abord, il démontre qu’un homme parvenu aux plus hautes fonctions de l’Etat sans avoir affronté les dures réalités du suffrage universel est tellement coupé des réalités du monde des citoyens qu’il se croit tout permis, notamment en termes de manipulation et d’utilisation des pouvoirs qui lui sont conférés, précisément, par la démocratie. Qu’on me cite, en dehors de Raymond Barre (dont le bilan est loin d’être brillant) un seul ministre, issu de la société civile sans avoir été élu, ayant fait des étincelles ! Souvenons-nous de Tapie, Schwarzenberg, Mer, Breton… Quand ce n’est pas la confusion des genres, c’est la méconnaissance des mécanismes démocratiques qui les condamne à plus ou moins brève échéance.

2. Décidément, Jacques Chirac reste «intouchable» même après la fin de son mandat présidentiel. Il en aura usé, des «fusibles» ! Juppé, Tibéri, Casetta, Roussin et maintenant Villepin… Dans le cas de ce dernier, on comprend mal pour quelle raison il continue de «couvrir» un homme aux abois qui n’a plus aucun pouvoir et hante lui aussi l’antichambre du Palais de Justice. Il doit en savoir des choses, le Jacquot…

3. Ceux que l’utilisation du vocable «affaire Clearstream» pour désigner cette pitoyable affaire (voir Le Verso du 16 mai 2006) arrangent le mieux, ce sont précisément les responsables de Clearstream. Jusqu’alors, l’affaire Clearstream, c’était l’enquête du journaliste Denis Robert sur les méthodes pour le moins opaques de la chambre de compensation luxembourgeoise. Ses «Révélation$» avaient placé cette institution dans une situation délicate, la contraignant à des démentis peu convaincants et à des attaques en diffamation contre Robert et son éditeur, « Les Arènes ». La translation vers les magouilles politicardes françaises ayant fait de «l’affaire Clearstream» un scandale qui ne concerne plus Clearstream, ils peuvent couler des jours heureux comme si de rien n’était. On dit merci qui ?

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